La fanfare  » Ah si si si ! « 

QIMG_4154ue le temps passe vite!! la Fanfare « Ah si si si ! », client Tripndrive qui gare sa voiture gratuitement chez nous pendant 7 mois (la durée de son tour de l’Amérique latine) nous envoie un nouvel article pour nous faire rêver…

Mendoza 

Après avoir avalé les 24H de route entre Pucon et Mendoza, nous arrivons exténués. 24 heures, en comptant quelques pauses pour acheter des pièces pour le fourgon, manger une salade des restes de légumes que nous n’aurions pas pu passer à la douane argentine, réparer des durites avec des rustines de vélo, enfin palpiter un peu au son des tampons de la douane.

Nous voici au Monkey Hostel. Situé en plein centre touristique de Mendoza, on y apprécie le petit jardin intérieur, la proximité avec les rues passantes pour jouer, et les parcs pour répéter. On y apprécie aussi en libre service au petit déjeuner le « dulche de leche », la confiture de lait est une des spécialité du coin.
Nous répétons beaucoup en début de semaine sur la plaza Independencia, sous les regards curieux des passants. On en profite pour peaufiner notre jeu de scène, faire des transitions en faisant interagir le public et par la même occasion prendre des temps de pause pour nos lèvres. On nous donne l’adresse d’un bar, le « Rumbo perdido », pour lequel nous pourrions jouer. Nous les démarchons et organisons un concert pour le vendredi 9, et invitons Biciswing, un groupe rencontré dans la rue quelques jours plus tôt, à venir jouer avec nous. L’immense bar met du temps à se remplir mais se remplit sûrement. Il doit bien y avoir 400 personnes quand nous commençons à jouer. Nous jouons amplifiés, une première, devant un public déchaîné.

 

Mercedes
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Dimanche 11 janvier, nous nous mettons en route en direction de l’Uruguay. Les sept conducteurs ont leur tour de conduite sur cette immense ligne droite de 1200 km, permettant aux autres de dormir tant bien que mal sur les banquettes du camion. Après avoir obtenu un nouveau tampon dans notre collection, nous arrivons au petit jour dans un camping de Mercedes, situé sur une île du fleuve.
À Mercedes nous retrouvons Benoit, un français que nous avions rencontré à Mendoza et qui nous avait fait de belles photos. Il a des amis dans la ville chez qui nous allons déposer nos affaires, pour ne laisser que le minimum dans le camion. Le festival attire de nombreux musiciens, notamment pour le jam nocturne. En répétant l’après-midi à deux ou trois, on se fait vite aborder par des passants qui viennent jouer un peu avec nous. Le soir venu nous allons en ville voir les concerts, les instruments sur le dos. Les scènes sont variées mais dans l’ensemble c’est très pro et très propre. On ne sait pas si on a tellement notre place ici, avec notre musique de rue. Nous jouons tout de même un peu sur les quais après les concerts, et rencontrons étonnamment notre public, nombreux et chaleureux. On tape dans l’œil des organisateurs qui nous invitent à jouer sur scène le lendemain. On finit notre soirée à écouter le jam, et à jouer aux échecs ( les joueurs y sont nombreux ) en causant espagnol, français et anglais.
 
La campagne uruguayenne
Nous passons trois jours à parcourir à Vélo la route qui sépare Mercedes de Colonia, ou nous nous apprêtons à embarquer pour Buenos Aires. Le temps clément (souvent trop), le peu de monde sur les routes, les paysages de campagne et le peu de dénivelé en font une étape assez paisible. Nous dormons dans les campings que nous trouvons sur les bords du Rio Uruguay, et à part un embourbement dans le sable tout se passe bien. Nous rencontrons aussi d’autres cyclotouristes avec qui nous faison un bout de route.
 
Buenos Aires
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Arrivés à Buenos Aires, nous nous rendons chez la belle famille de Baptiste, en banlieue. Nous sommes accueillis comme de rois, nous profitons de l’après-midi ensoleillée pour répéter dans le jardin, jouer aux échecs, défier la matriarche, dormir. Le soir, le reste de la famille nous rejoint pour un délicieux et gigantesque asado. Le lendemain nous rejoignons le groupe « Los Fandango » que nous avions rencontré à Mendoza. On fait plus ample connaissance, parlons de musique, de Brassens, du fonctionnement des groupes. Los Fandango nous emmènent faire une manche aux marché aux puces dans lequel ils ont l’habitude de jouer. On joue tour à tour, nous filmons les uns les autres. Nous passons la soirée en ville, jouons sur une place à la demande de hollandais de passage pour le Dakar. Finalement nous allons dormir chez le tubiste et le violoniste du groupe. Le lendemain nous nous rendons au centre-cille pour jouer une dernière fois. L’emploi du temps en serré et nous repartons déjà le surlendemain matin.
 
Montevideo
Nous arrivons quelques heures après notre débarquement retour Montevideo chez Victoria, une connaissance de Nicolas lors de son voyage l’année dernière, qui sera notre imprésario pour la semaine. Le lendemain nous commençons notre tournée avec un premier passage à la radio uruguayenne « Emisora del Sur », sur l’émission « La Cuchara », et un second le surlendemain sur l’émission « El truco de la serpiente ». Même déroulement à chaque fois, nous envoyons nos meilleurs hispanophones au front, Nicolas et Baptiste, qui parlent de notre projet, et du mouvement de fanfares en France. Après notre deuxième passage à la radio, nous filons aux studios de télévison de Canal 5. Nous sommes invités à l’émission « Ponete Comodo ». Le décor est assez enfantin, les couleurs vives, un petit cactus danse sur des télés en arrière-plan.
Entre toutes ces émissions nous faisons tout de même quelques manches pour renflouer les caisses. Mais à Montevideo si le public semble intéressé par notre musique, il est un peu plus frileux quand il s’agit de donner une pièce. On voit beaucoup de fuyards lorsque nous passons des chapeaux dans le public. Les trois membres du groupe « Atroche y moche » avec lesquels avait joué Nicolas l’année dernière, nous suivent partout, nous filment.
 
La côte uruguayenne
Nous logeons le lendemain à Atlantida, une ville balnéaire de la côte à quelques quarante minutes de route. Nous sommes hébergés dans une grande maison à colonnes. On y répète, on y fait des barbeuks avec Atroche y Moche. Le soir nous faisons une rapide manche en ville avant d’aller en direction de Neptunia, une autre ville balnéaire à quelques kilomètres. Là-bas nous sommes attendus dans « la Barra de Neptunia », un bar sur pilotis qui donne sur la plage. Il y a du monde, le cadre est idyllique.
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Une journée de repos s’en suit. Nous donnons le soir un autre concert, dans un bar à quelques centaines de mètres de là, qui donne sur la plage, « la Piedralisa ». Nous sommes nourris et rincés, le public est nombreux et chaleureux. Nous jouons au milieu de trois autres groupes, des uruguayens, des argentins, et les amis d’Atroche y Moche.
Le lendemain nous reprenons la route et longeons la côte, toujours un peu plus en direction de l’est. Nous nous arrêtons dans un hostel en bord de route à quelques kilomètres avant Punta del Este. Nous y prenons nos appartements quelques jours, répétons, et réglons quelques dernières misères sur le fourgon.
Le soir on se rend à Punta del Este pour aller jouer. C’est une ville balnéaire qui peut rappeler le sud de la France. Nous nous séparons à la recherche d’endroits pour lesquels on pourrait jouer. On rentre bredouille. Après quelques tergiversations, nous décidons de nous promouvoir en allant jouer devant des bars. Ça marche, au bout de quelques morceaux un des bars devant lesquels on joue vient nous voir et nous demande une animation pour le soir même et le lendemain. On négocie la nourriture et le cachet et jouons toute la soirée.
Le lendemain, nous partons pour Valizas, un autre balneário un peu plus haut sur la côte. Victoria nous a trouvé un contrat dans un bar, « la Fraterna », avec qui nous allons faire connaissance à notre entrée dans la ville. On nous paie des frites et de la bière, bon accueil ! Les saisonniers du bar ont un logement un peu plus loin dans le village, où nous allons déposer nos affaires pour y passer la nuit. Nous donnons dans la soirée le concert dans le bar. Encore une fois l’accueil est bon, et nous mangeons bien.
Près de Valizas existe un village situé dans une réserve naturelle de la côte. Il n’y a pas d’eau courante et l’accès est interdit aux véhicules. Seuls de gros camions effectuent des navettes entre le village et le terminal de bus à l’entrée de la réserve. L’autre accès possible est par la plage, depuis Valizas. Ces trois ou quatre heures de marche nous font traverser de grandes dunes, où le sable projeté par le vent nous fouette les bras et les jambes. On y croise des lions de mers gigantesques en train de prendre un bain de soleil sur un rocher. Le village étant isolé, si nous n’y dormons pas, il nous faut prendre une navette avant qu’elles s’arrêtent. Les hostels sont hors de prix, nous décidons de partir le soir même pour le Brésil.